Dans les années 1870, plusieurs entrepreneurs de Montréal, dont Gustave A. Drolet et Michel Laurent, se regroupent afin de mettre sur pied un projet de développement résidentiel de plus de 1000 lots dans le village de Saint-Jean-Baptiste en achetant la ferme de Comte, à l’est de la terre des Cadieux. En effet, la disposition des îlots, la largeur des marges de recul et le choix des matériaux de construction et du type de logement sont les principaux sujets abordés. Ceci étant dit, les duplex briquetés, rapprochés et dépourvus de marges de recul voient le jour sur l’avenue Duluth. En se peuplant rapidement, cette zone dénombre 5000 habitants en 1872, dont majoritairement des ouvriers et des carriers, subissant ainsi une deuxième phase de développement. On procède alors à l’ouverture de nouvelles rues, ainsi qu’à l’installation d’infrastructures municipales telles que l’aqueduc, les égouts et des parcs. Les artères est-ouest de ce quartier, Rachel, Marie-Anne et Duluth, sont prolongées vers l’est. Cependant, deux segments de l’avenue Duluth se développent différemment. Du côté ouest du boulevard Saint-Laurent, les juifs fortunés profitent du tramway hippomobile pour se rendre au centre-ville et à l’est, les Canadiens français issus de la classe ouvrière s’établissent dans les logements avoisinants leur travail. Le village de Saint-Jean-Baptiste acquiert le statut autonome de ville en 1884, accélérant son développement urbain, est annexé et rejoint la métropole à la ville de Montréal en 1886 qui poursuit son expansion.